Alexander Graham Bell
Lundi 14 février 1876, Bureau des Brevets des États-Unis à Washington, un homme dépose un dossier concernant un nouveau mode de transmission de la parole sur fil. À quelques heures d’intervalle, par une extraordinaire coïncidence (en est-ce vraiment une ?), un autre homme dépose un document concernant le même domaine. Ces deux dossiers portent en eux le germe d’une invention appelée à révolutionner les modes de communication entre les hommes, le téléphone.
Dix-sept jours plus tard, le brevet d’invention du téléphone est attribué à Alexander Graham Bell jeune professeur en élocution d’origine écossaise. Cette invention va faire la gloire et la fortune de Bell mais elle va aussi déclencher l’une des plus importantes batailles judiciaires liée à l’attribution d’un brevet.
Durant dix-sept ans, 600 procès vont opposer les avocats de Bell à différentes compagnies de téléphone concurrentes, à plusieurs chercheurs revendiquant la paternité de l’invention et même au gouvernement américain. Aujourd’hui encore, les conditions d’attribution de ce brevet soulèvent nombre de questions sans réponse. Mais, il serait injuste de restreindre la vie et la carrière d’Alexander Graham Bell à la seule invention du téléphone sans aborder les autres domaines dans lesquels il s’est investi avec la même passion: le photophone, le graphophone, les aéronefs, les hydroglisseurs, sans oublier son engagement permanent dans l’éducation des sourds.
Les pionniers de la radio
Le12 décembre 1901, à Terre-Neuve, Guglielmo Marconi, jeune italien de vingt-sept ans capte un signal radio émis depuis la pointe sud-ouest de l’Angleterre. Marconi vient de prouver que les ondes électromagnétiques peuvent parcourir de grandes distances et que la courbure du globe terrestre n’est pas un obstacle à la propagation des ondes.
Quatre-vingt ans après la mise en évidence en laboratoire de l’induction électromagnétique, Marconi a fait franchir aux ondes radio un bond de 3500 kilomètres au-dessus de l’Atlantique. La performance est réalisée avec des moyens paraissant aujourd’hui incroyablement rudimentaires. La station de réception est organisée autour de quelques bobines, condensateurs, un cohéreur de Branly avec en guise d’antenne un simple fil de cuivre accroché à un cerf-volant. À l’émission, Marconi et ses équipes ont mis en oeuvre le plus puissant émetteur à étincelles jamais réalisé raccordé à une gigantesque antenne en forme d’éventail.
De Faraday à de Forest en passant par Maxwell, Hertz, Branly, Popov, Marconi et Fessenden, ce livre décrit au travers des portraits de ces huit chercheurs, comment en une centaine d’années, on est passé d’une découverte de laboratoire aux premières émissions de radio.

Morse
Octobre 1832, le peintre américain Samuel Morse revient aux États-Unis après un séjour de deux ans à Londres, Rome et Paris où il est venu se perfectionner dans l’art de la peinture.
Durant la traversée, il fait la connaissance d’un jeune physicien de Boston le docteur Jackson qui lui fait part des récentes découvertes en électricité. Le voyage est long et chaque jour, les deux hommes ont de longues conversations sur l’électricité, l’électromagnétisme. Morse n’a que peu de connaissances dans cette science nouvelle mais il est fasciné par l’exposé du docteur Jackson et en vient à se poser une question : Si un courant électrique peut être acheminé par un fil conducteur, ne pourrait-on, par le biais de ce fameux courant, transmettre des « informations » d’un point à un autre ?
Douze ans plus tard, Morse apporte la réponse à sa question. La première ligne télégraphique électrique des États-Unis est mise en service entre Washington et Baltimore.
Tour à tour peintre portraitiste prolifique, photographe, inventeur, Samuel Morse s’est également frotté à la politique. Se définissant lui-même comme un républicain idéaliste, il se montre en réalité hostile aux idées progressistes et se fait notamment remarquer par ses convictions ultra-nationalistes, son hostilité à l’immigration en provenance d’Europe, son opposition farouche à l’abolition de l’esclavage.